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Réflexions sur le projet de financement d’infrastructures résilientes : Une nouvelle approche est nécessaire pour financer la résilience à l’échelle locale

Construire les infrastructures nécessaires à un avenir prospère

Chaque région du Canada a été touchée d’une manière ou d’une autre par les changements climatiques – tempêtes, inondations, vagues de chaleur et sécheresses – causant des dommages aux infrastructures et, dans des cas tragiques, des pertes en vies humaines. Si les changements climatiques coûtent de plus en plus cher aux Canadiens et à notre économie, is perturbent également notre santé et notre qualité de vie. À elle seule, la saison des feux de forêt de 2023 a battu des records, avec près de 18,5 millions d’hectares de terres brûlées, occasionnant des évacuations massives.

« Il s’agit d’une nouvelle réalité à laquelle les municipalités doivent se préparer maintenant plus que jamais, tout en s’orientant vers un avenir carboneutre afin de réduire ces effets et leurs conséquences tragiques », explique Megan Meaney, directrice générale d’ICLEI Canada.

Investir dans la résilience climatique est une priorité, mais cela ne va pas sans difficulté. D’une part, les conséquences de l’augmentation de la fréquence et de la gravité des événements liés au climat s’ajoutent au déficit d’infrastructure préexistant du Canada. Dans les faits, la Fédération canadienne des municipalités estime que l’adaptation des infrastructures au seul palier municipal pour éviter les pires effets des changements climatiques nécessitera un investissement de 5,3 G$ par année au Canada (vous avez bien lu, par an!) Cependant, malgré les arguments économiques solides en faveur de l’investissement dans l’adaptation aux changements climatiques, les fonds publics restent considérablement limités. Ce phénomène est particulièrement marqué pour les municipalités, qui possèdent et exploitent 60 % des infrastructures publiques du Canada, disposent de capacités et de sources de revenus limitées pour faire face aux effets du climat et sont confrontées à une facture salée pour l’adaptation de leurs infrastructures.

« Alors que les efforts visant à atténuer les effets des changements climatiques se poursuivent et s’intensifient, que les gouvernements et les entreprises se fixent des objectifs de zéro émission nette et multiplient les investissements pour réduire les émissions, les sommes allouées à l’adaptation aux changements climatiques sont nettement inférieures aux coûts prévus, qui sont appelés à s’aggraver avec le temps », précise Don Iveson, conseiller exécutif pour l’investissement climatique et la résilience communautaire chez Co-operators. « Mais surtout, même ces investissements risquent d’être compromis s’ils ne sont pas eux-mêmes résilients aux conditions changeantes des décennies à venir. Il ne peut y avoir de transition harmonieuse vers un avenir à zéro émission nette sans renforcer la résilience en cours de route. »

Il est clair que la résilience doit être intégrée dans la planification et la croissance des municipalités, mais cela doit se faire d’une manière durable et financièrement viable. En termes simples, nous avons besoin d’approches de financement nouvelles et innovantes pour renforcer la résilience à l’échelle locale. Ces approches doivent inclure des mécanismes permettant d’acquérir, de structurer, de gouverner et d’allouer des ressources financières à des infrastructures résilientes. En outre, les capitaux doivent provenir de diverses sources, notamment d’institutions financières, d’investisseurs privés et d’investisseurs institutionnels, afin de soutenir et de compléter les sources traditionnelles de financement public.

Explorer les financements innovants

Au cours de l’année 2023, dix municipalités canadiennes ont travaillé en partenariat avec ICLEI Canada, Co-operators et Addenda Capital, la société de gestion de placements de Co-operator, sur le Projet de financement d’infrastructures résilientes (FRIP) afin d’identifier une série de projets possibles que les investisseurs privés pourraient aider à financer. L’une des principales composantes du FRIP consistait à mettre en relation les praticiens municipaux avec des experts financiers des secteurs privé et public.

Selon déclare Chad Park, vice-président, Développement durable et citoyenneté chez Co-operators, « les conclusions des dialogues enrichissants qui ont eu lieu dans le cadre du FRIP aideront les municipalités à envisager des approches innovantes intégrant le financement privé, en complément du financement public, dans la perspective d’accélérer et d’élargir les activités essentielles de création de collectivités résilientes aux changements climatiques ».

La possibilité pour les participants et les experts financiers d’échanger leurs points de vue sur des sujets relatifs à la faisabilité et à la viabilité des projets (p. ex., les flux de trésorerie) et d’explorer les questions liées au financement s’est avérée extrêmement précieuse pour identifier les projets d’infrastructures municipales résilientes qui pourraient être réalisés avec l’aide d’un financement innovant. Les enseignements qui suivent ont été tirés de ce travail.

Mobiliser tous les talents

La réflexion sur le financement innovant nécessite de mobiliser toutes les forces. Faire appel à des collègues des services climatiques, de l’ingénierie et des finances dès le début du processus est le meilleur moyen d’obtenir des résultats. Chacune de ces professions aborde l’infrastructure résiliente d’un point de vue différent; la mobilisation de ces personnes dès le début du processus, lorsqu’elles peuvent imaginer et concevoir des projets ensemble, est un facteur de réussite essentiel.

Prendre en compte les avantages directs et indirects

Lorsque l’on réfléchit à une infrastructure résiliente, il faut se demander qui bénéficie directement et indirectement de cette protection. Lorsqu’il est possible de cibler les avantages et d’intégrer de nombreux avantages connexes dans la conception du projet, nous créons le plus de possibilités d’identifier des sources de flux de trésorerie qui peuvent être récupérées par les municipalités ou redirigées vers les investisseurs privés.

Créer un langage collectif

Nous devons adopter le même langage pour parler du financement. Dans le contexte de l’investissement, on parle de taxonomie. Nous devons construire un langage collectif autour du risque, du transfert de risque, du financement, du capital privé et de tous ces termes. Si nous voulons progresser dans le domaine du financement innovant, nous devons parler la même langue.

Intégrer la résilience dans tous les aspects de la prestation de services municipaux 

Pour que les infrastructures résilientes deviennent une pratique courante, il est nécessaire d’intégrer la réflexion sur la résilience dans tous les aspects de la prestation de services municipaux, de l’entretien des routes à la conception des bâtiments, en passant par la planification des investissements.

Aborder les financements innovants avec courage et ouverture d’esprit

On ne peut nier que certains problèmes sont difficiles à résoudre. Si le travail accompli dans le cadre du FRIP a parfois été ardu, nous avons également appris qu’il était réalisable. En réunissant les bonnes personnes dès le début d’un processus et en ouvrant notre conscience collective pour faire les choses différemment, le financement innovant d’infrastructures résilientes devient possible. Il faut du courage et la volonté de tirer des enseignements de l’expérience collective, mais c’est possible.

Aider les municipalités à financer des projets d’infrastructures résilientes

Dans le cadre du FRIP, les praticiens municipaux ont examiné une série de projets susceptibles d’être menés à bien dans leurs collectivités et se sont efforcés d’identifier les instruments financiers qui pourraient être utilisés pour leur financement de leur mise en œuvre. Ces projets, ainsi que les outils utilisés pour les identifier et préparer leur financement, ont été compilés dans la boîte à outils Se préparer au financement, conçue pour aider les praticiens municipaux à élaborer leurs propres projets d’infrastructures résilientes en vue d’un financement.

« Construire des infrastructures résilientes au rythme et à la portée nécessaires pour faire face aux enjeux climatiques requiert de l’innovation, de la souplesse et de nouvelles façons de penser », souligne Ewa Jackson, directrice principale d’ICLEI Canada. « Nous espérons qu’en partageant le travail que nous avons accompli et les outils conçus dans le cadre du FRIP, nous inciterons d’autres personnes à explorer des moyens novateurs de financer et de mettre en œuvre des projets d’infrastructures résilientes dans les communautés de tout le pays. »

La boîte à outils Se préparer au financement sera disponible le mardi 5 mars 2024. Un webinaire gratuit aura lieu de 14 h à 15 h 30 (HE) pour lancer la boîte à outils et discuter plus en détail de la façon dont les acteurs du monde municipal et les experts financiers peuvent travailler ensemble pour financer des projets d’infrastructures résilientes. Les participants auront également la possibilité de poser des questions lors d’une séance de questions-réponses.

Webinaire Bâtir pour demain : Préparer les projets d'infrastructures résilientes aux financements

Visionnez l’enregistrement de ce webinaire du 5 mars 2024 pour connaître le point de vue des experts municipaux et financiers qui ont participé au FRIP et à la création de la boîte à outils Se préparer au financement. En savoir plus sur FRIP, les ressources de la boîte à outils, comment les utiliser pour préparer des projets au financement, et assistez à une session questions-réponses.

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